Et Villepin, où en est-il ? Avant de quitter Matignon, il a fait vendredi un «test d'effort». Aux journalistes qu'il conviait pour une dernière «rencontre informelle», le Premier ministre a confié le résultat : il a fait «sauter la machine». L'athlète de Matignon tient à ce que cela se sache : il pète la forme et se sent en état de reprendre l'entraînement pour son prochain marathon.
Non, vraiment, pas de regrets ni d'amertume. Le sortant ne ressent que du bonheur. Comment pourrait-il en être autrement au lendemain d'une victoire dont il assure qu'elle est aussi la sienne ? Car en votant Sarkozy, les électeurs auraient également, on ne le dit pas assez, plébiscité l'exceptionnel bilan du gouvernement sortant. Villepin a insisté sur le caractère historique de cette performance : «Pour la première fois depuis trente ans, les Français ont choisi de reconduire une majorité politique sur la base d'un bilan concret et visible. C'est une chance pour notre pays qui va pouvoir poursuivre son effort de modernisation sans retour inutile en arrière, sans remise en cause des progrès accomplis.» Il est peu probable que le président élu goûte cette analyse, lui qui s'est fait élire sur une promesse de rupture avec un chiraquisme englué dans la «pensée unique».
Villepin devrait présenter mercredi sa démission à Chirac. Il jure qu'il ne regrette rien. Ses ambitions présidentielles envolées, sa défaite cuisante dans la course au leadership à l'UMP, tout cela n