«Chut !» Les socialistes aiguisent leurs arguments et leurs appétits, et n'ont plus à la bouche que «la rénovation», laquelle, en grande partie, s'apparente d'abord à une destitution, celle du premier secrétaire. Et repositionnent leurs écuries sur la ligne de départ de la compétition interne. Mais l'essentiel, pour l'heure, est ailleurs : dans leurs mandats parlementaires dont ils craignent de se voir déposséder, au cours de ce qui pourrait constituer un revers législatif d'importance. Alors, «chut!» comme les en a adjurés Vincent Peillon, ex-porte-parole de la candidate, à la tribune du premier conseil national d'après défaite, samedi à la Mutualité : «Il y a un impératif : silence.»
Un peu plus tard, Jean-Luc Mélenchon, tenant d'une ligne de gauche, résumait le caractère quelque peu schizophrénique de l'exercice : «Le silence serait édifiant, le débat déchirant... Va trouver ta voie entre les deux.» Et c'est précisément le tour de force qu'ont réussi les dirigeants du PS, laissant, de manière plus ou moins feutrée, s'exprimer ambitions et ressentiments. Tout en s'évitant un dévastateur procès à ciel ouvert quant aux responsabilités de l'échec présidentiel. François Hollande, à l'issue des débats, n'a pas manqué de saluer la prouesse : «Les socialistes ont été exemplaires dans leur capacité à débattre, à maîtriser une déception et une tristesse...»
Accueil moqueur. Tout avait commencé par des draps à fleurs. Ceux brandis en face de l