Dominique Reynié est politologue et professeur à Sciences-Po Paris. Il analyse pour libération.fr les premiers «signaux» lancés à l'opinion par le nouveau président de la République.
Comment jugez-vous le casting gouvernemental annoncé ce matin?
Il ne faut pas s'y tromper, c'est un gouvernement de campagne électorale. Sa composition est directement liée à la nécessité pour Nicolas Sarkozy, d'une part de sortir de sa position parfois très à droite durant la campagne et d'autre part d'empêcher la reconstitution d'un centre autonome. Bernard Kouchner, Martin Hirsch, Jean-Pierre Jouyet ou Hervé Morin sont là pour faire cette équipe de rassemblement dont rêveraient les Français, mimer cette intention bayrouiste du choix des meilleurs à droite, au centre et à gauche. C'est un gouvernement moins «clivant» que ce à quoi l'on pouvait s'attendre qui est aussi là pour essayer de préparer dans l'esprit de l'opinion des réformes qui arriveront plus tard.S'il ne fallait retenir qu'un seul nom, un seul signe caractéristique selon vous de l'intention présidentielle?
L'idée de mettre Martin Hirsch me semble très emblématique et fait déjà beaucoup réagir. C'est l'héritier de l'abbé Pierre, il apporte cette tonalité compassionnelle sur laquelle le nouveau président semble vouloir jouer. Ça n'a à première vue rien à voir mais l'idée de lire chaque année dans les établissements scolaires la lettre qu'a écrit le résistant Guy Môquet avant d'êtr
«Sarkozy confisque à son profit tout l'espace politique»
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Ancien \"M. Economie\" du Parti socialiste passé dans l\'autre camp en cours de campagne, Eric Besson a été nommé secrétaire d\'Etat chargé de la Prospective et de l\'évaluation des politiques publiques au sein du gouvernement de Nicolas Sarkozy. /Photo prise le 23 avril 2007/REUTERS/Philippe Wojazer (Nicolas Sarkozy avec l'ancien conseiller de Ségolène Royal, Eric Besson, l'un des symboles d'ouvertu)
par Christophe ALIX
publié le 18 mai 2007 à 7h00
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