S'adressant aux parlementaires UMP, rassemblés hier autour d'un buffet dans le parc de l'hôtel Matignon, le Premier ministre avait hier des accents guerriers et chevaleresques. Les bons soldats de la majorité présidentielle, prêts à partir en campagne dans leurs circonscriptions, ont été appelés à la «mobilisation totale» pour confirmer la victoire «nette et franche» du 6 mai et offrir au président de la République la «majorité décidée et créative dont il a besoin». Pour le chef du gouvernement, la victoire aux élections législatives sera d'autant plus nette que l'ouverture au centre et à gauche sera assumée et revendiquée.
Bien que réservé sur cette ouverture, le sénateur UMP Gérard Longuet est sous le charme : «Député pendant dix-sept ans, sénateur depuis deux ans, Fillon connaît admirablement la politique. Il est solide, tranquille, sérieux. Il sait parler aux élus de province.» En un mot, tout le contraire de son prédécesseur Dominique de Villepin. Pierre Lellouche, député de Paris, salue, lui, «la volonté affirmée de mettre en oeuvre le projet présidentiel».
Faire vite. Dans son discours, François Fillon a insisté sur le fait que cette victoire «pas comme les autres» constitue une «occasion historique de transformer la France en profondeur». Après les votes de rejets du 21 avril 2002, des élections régionales de 2004 et du referendum de 2005, le 6 mai 2007 serait enfin «une victoire fondée sur une franche adhésion».