«J'ai parfois l'impression que ça fait soixante-dix ans que je suis premier secrétaire.» Signe extérieur de lassitude ? Ces quelques mots, tenus à la tribune par François Hollande, mardi soir en meeting dans le Val-d'Oise (Libération d'hier), prennent rétrospectivement un tour annonciateur. Hier, le premier secrétaire du PS a indiqué, en réponse à Questions d'info sur LCP/le Monde/France Info, qu'il ne serait «pas candidat à [sa] propre succession». Une position qu'il avait déjà exprimée par le passé : «Rien de nouveau, explique-t-il, à Libération. Je ne fais que répéter ce que j'ai déjà dit dès le congrès du Mans. J'ai toujours été clair sur le fait qu'au terme de mon mandat je le quitterai.» Il convient quand même avoir songé à se ménager davantage de souplesse, ces derniers mois, en fonction du résultat de la présidentielle : «En cas de victoire, on aurait fait autre chose...»
Curée. Voilà donc le patron du parti, investi en 1997, contraint de répéter qu'il n'ambitionne plus de se maintenir à sa tête. «ça fait dix ans aujourd'hui presque jour pour jour. Si le congrès a lieu l'année prochaine, ça ferait onze ans. Je ne suis pas là pour battre des records. ça rassure tout le monde que je dise que je ne suis pas là pour gagner du temps.» Dès l'annonce de la défaite, le 6 mai au soir, il a été la cible d'attaques en piqué et en série de la part des partisans de DSK et de ceux de Ségolène Royal notamment,