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Libération
Interview

«On doit se fonder sur les votes exprimés»

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Claude Perdriel, PDG du «Nouvel Observateur» et administrateur du groupe le Monde.
publié le 24 mai 2007 à 7h55

Claude Perdriel, patron du Nouvel Observateur, est aussi administrateur du groupe le Monde. Il souhaite que Colombani soit maintenu à son poste de président du directoire en dépit du vote des journalistes du quotidien, mardi.

Comment analysez-vous le vote de la Société des rédacteurs du Monde ?

J'estime que le résultat du scrutin d'hier n'est pas un échec pour Jean-Marie Colombani. 51 % des journalistes ont voté pour lui, 49 % contre. De plus, 90 % des cadres du journal ont voté en sa faveur, de même que 62 % des employés. Au total, 61 % des salariés du journal ont voté pour Colombani et 39 % contre.

Comment parvenez-vous à ces pourcentages ? Les élus de la SRM annoncent que Colombani n'a rassemblé que 48,5 % des voix sur son nom ?

Regardez les chiffres : chez les journalistes, on a 184 voix pour et 177 contre. Ce qui fait bien 51 % en faveur de Colombani.

Vous ne tenez pas compte des abstentions ?

Dans un vote démocratique, on se fonde sur les suffrages exprimés. Les élus de la SRM tentent d'arranger les chiffres. C'est jésuitique.

Tout de même, Colombani n'atteint pas le seuil des 60 % de votes favorables prévus par les statuts pour être reconduit...

C'est vrai qu'il y a les statuts. Mais il est bizarre que dans un univers démocratique, dans un journal de gauche comme le Monde, une minorité puisse imposer sa volonté à la majorité !

Que va-t-il se passer ?

Je souhaite que la tension retombe et que tout cela s'arrange. Il serait paradoxal que Jean-Marie Colombani, qui a oeuvré pour défendre les droits des journalistes, en soit la victime. Les journalistes n'ont pas le pouvoir d'imposer une solution, ni les administrateurs. On est dans une situation inextricable. Nous sommes donc condamnés à nous entendre.

Est-ce que vous vous exprimez en votre nom ou bien votre position reflète-t-elle celle des actionnaires extérieurs ?

C'est mon analyse des faits, mais les actionnaires extérieurs étaient unanimes il y a un mois pour reconduire Jean-Marie Colombani. Je ne vois pas pourquo