Aplusieurs reprises, Claude Allègre, fidèle de Lionel Jospin, a été contacté à par Nicolas Sarkozy qui aurait souhaité le nommer dans le gouvernement Fillon. L’ancien ministre de l’Education nationale explique les raisons de son refus.
Que vous a proposé Nicolas Sarkozy ?
Il m'a proposé d'être ministre. Le projet de réformer la recherche et l'enseignement supérieur français en y mettant des moyens importants, sur lesquels il s'est engagé, est pour moi fondamental pour l'avenir de notre pays. Ce projet doit dépasser les clivages politiques. Pourtant j'ai décliné l'offre. C'était une décision difficile. Il y a d'abord des réserves personnelles : je me suis beaucoup réinvesti dans des recherches que j'ai besoin de concrétiser. Mais il y a, sur le fond, une autre réserve : mes convictions de gauche étant intactes, je pouvais difficilement m'engager à être solidaire de l'ensemble de la politique gouvernementale. Cette politique, je ne la vois pas encore clairement. Même si Sarkozy a donné des garanties démocratiques.
Lesquelles ?
Renforcer les droits de l'opposition parlementaire, lui confier la présidence de la commission des finances, l'associer aux nominations qui relèvent aujourd'hui du seul président, limiter à deux les mandats du Président. En s'engageant sur tous ces points, il démontrait au moins qu'il ne commençait pas une carrière de dictateur.
Où était, alors, le problème ?
Etre membre d'un gouvernement, c'est être solidaire. Or j'ai des interrogations s