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Libération

La Pentecôte travaillée vacille

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Pour Xavier Bertrand, la journée de solidarité devrait être «évaluée» sans être supprimée.
publié le 28 mai 2007 à 7h59

La «Journée de solidarité pour la dépendance», autrement dit le lundi de Pentecôte travaillé, n'est toujours pas au point. Inventée par Jean-Pierre Raffarin après la canicule de 2003, qui avait causé la mort de 15 000 personnes, cette journée, travaillée mais non rémunérée, permet de dégager, grâce à une contribution acquittée par les employeurs, environ deux milliards d'euros par an pour aider au financement de mesures en faveur des personnes dépendantes, âgées ou handicapées.

Mais, en fait, près de six Français sur dix (59 %) ne travailleront pas aujourd'hui, principalement parce que leur entreprise ou leur administration sera fermée ce jour-là, selon un sondage Opinionway-Relaxnews. Pour la majorité des salariés du public (73 %) et des cadres (54 %), cette journée sera chômée. Mais beaucoup de Français travaillant pour leur compte (61 %), de salariés du privé (52 %), d'agriculteurs, d'artisans et de commerçants (72 %) bosseront.

Devant tant de disparités, le gouvernement entend donc «évaluer» le lundi de Pentecôte. Néanmoins, a prévenu le nouveau ministre du Travail, Xavier Bertrand, «en aucun cas le principe» de cette journée «ne sera remis en cause». Mais il prévoit déjà de «faire le point sur les modalités d'application et [de] voir ce qui peut être amélioré». Le tollé qu'avait suscité sa mise en place cacophonique en 2005 avait déjà abouti à un assouplissement du dispositif : les partenaires sociaux dans les entreprises et les administrations