Douchés dans les urnes, mais toujours prêts pour «les luttes ouvrières de demain». Malgré un score de 1,33 % à la présidentielle, sous une pluie froide, les milliers de militants et sympathisants de Lutte ouvrière venus ce week-end à la fête annuelle de la formation trotskiste à Presles (Val-d'Oise) auraient pu patauger dans la gadoue. C'était sans compter Arlette Laguiller. «Quand Arlette parle, la pluie s'arrête», plaisante Sandra, 35 ans, maître auxiliaire en Bretagne. «C'est joli ces parapluies», leur lance de la tribune l'égérie de LO en introduction de son traditionnel discours. Quand le niveau électoral est au plus bas, rien de mieux qu'un retour aux bases : «Notre avenir à nous, le monde du travail, n'est pas au fond des urnes. Les bulletins de vote ne sont que des chiffons de papiers», tonne Arlette, revigorant son auditoire.
«Laquais de la bourgeoisie». Et de marteler que l'élection de Nicolas Sarkozy «n'est pas une catastrophe. Même si Ségolène Royal avait été élue, nous aurions dû entrer en lutte». Et de prédire un troisième tour social pas piqué des vers : «Tôt ou tard, il y aura une explosion sociale. C'est le patronat lui-même, pas son avidité, ou ses laquais, par leur cynisme, qui finiront par la déclencher.» Des «laquais de la bourgeoisie» au premier rang desquels elle place Sarkozy. Un président «au service des exploiteurs, des spéculateurs et des licencieurs», qui fait «13 milliards de cadeaux fisc