Menu
Libération

A Mulhouse, un FN en perte de vitesse

Article réservé aux abonnés
Conseiller régional, Patrick Binder veut relever le gant après l'échec de Le Pen à la présidentielle.
publié le 29 mai 2007 à 8h00

Mulhouse envoyé spécial

Jeudi soir, au premier étage d'un café restaurant de Brunstatt, dans la banlieue de Mulhouse. Patrick Binder, président du groupe FN au conseil régional d'Alsace, candidat dans la 5e circonscription du Haut-Rhin, est en réunion publique. Autour des tables disposées en U, une dizaine de personnes : trois militants, deux jeunes et des personnes âgées déjà convaincues. L'une d'elles froisse nerveusement un film plastique qui agace les oreilles. Binder tonne : «Hé, Guy, t'arrêtes avec ton bruit !»

Abreuver. La nouveauté des législatives 2007, c'est que Patrick Binder a déménagé. Avant, il concourrait dans une circonscription voisine, très rurale (14,24 % des voix au premier tour en 2002). Cette fois, il s'attaque à Mulhouse et à quelques villages de la périphérie proche. C'est «l'évolution politique» qui l'a mené là, explique Binder, 38 ans : «Il n'y avait plus de leader à Mulhouse, qui est la ville d'Alsace la plus en vue pour le Front national. On ne pouvait pas laisser les choses comme ça.» Le candidat prépare aussi les municipales, pour lesquelles il affiche de grandes ambitions. Mais pour le moment, il est occupé à abreuver son auditoire de propos anxiogènes Ñ un viol à Mulhouse, une femme percutée par un 4x4 dont «tous les os ont été fracturés», une «voiture bélier qui a défoncé la statue de la Sainte Vierge» devant un collège de la circonscription ­ et à descendre les bilans «catastrophiques» de ses principa