En principe, François Fillon aurait dû se contenter d'expédier les affaires courantes. Ce n'est en effet qu'au soir du 17 juin, à l'issue du second tour des législatives, qu'il saura sur quelle majorité parlementaire il pourra s'appuyer. En attendant, un premier ministre ne peut que faire appliquer les décisions que son prédécesseur a fait voter. Mais, à en juger par l'agenda de sa journée d'hier, François Fillon veut prendre de l'avance sur l'après-17 juin. Il a successivement reçu sept membres de son gouvernement, tous porteurs d'un projet de réforme qu'il entend mettre en oeuvre sitôt passée l'échéance électorale.
Première sur la liste, Roselyne Bachelot (Santé, Jeunesse et Sports) va devoir justifier l'instauration de franchises sur le remboursement de certains actes médicaux. Difficile alors que les médecins eux-mêmes doutent de la pertinence de la mesure (lire page 15). François Fillon s'est ensuite entretenu avec Rachida Dati, qui avait passé le début du week-end à Brégançon et partagé samedi soir le dîner de la famille Sarkozy dans un restaurant chic de La Môle (Var). «Nous avons abordé le calendrier législatif, les réformes en cours et les concertations qui doivent être menées», a expliqué la ministre de la Justice à sa sortie de Matignon. Elle doit présenter cet été un projet visant à supprimer l'excuse de minorité pour les mineurs multirécidivistes, et un autre instaurant des peines minimales (dites «plancher») en cas de multirécidive.
Le Premier ministre a e