«On n'avait pas le choix.» En privé, la grosse dizaine de députés ex-UDF réunis hier pour le lancement du «Nouveau centre», formation centriste estampillée «majorité présidentielle», renonce à la langue de bois. S'ils sont là, c'est d'abord pour assurer leur réélection dans des circonscriptions souvent très conservatrices. «Si on était restés UDF, nos électeurs ne nous auraient pas suivis, confie Francis Hillmeyer (Haut-Rhin). Les gens n'ont pas compris que Bayrou discute avec Royal et annonce ne pas voter Sarkozy au second tour.»
Docilité. La perspective d'une alliance entre l'UDF et le PS à l'issue du premier tour des législatives a déclenché la débandade. De là à fonder une organisation concurrente du parti de Bayrou, il y avait un pas. Encouragés par leur chef de file, Hervé Morin, 17 députés centristes l'ont franchi. «C'était le seul moyen d'avoir accès au financement public, clé du développement de notre famille politique, justifie le nouveau ministre de la Défense. Dans le cas contraire, on nous aurait accusés d'être une force croupion sans autonomie !» Le Nouveau centre, dont le congrès constitutif se tiendra en octobre, alignera donc 84 candidats recrutés à la va-vite, dont 32 en position éligibles. «Au final, on espère 25 députés», affirme Morin. De quoi former un groupe à l'Assemblée.
Avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy, que la démarche réjouit à double titre : certain de la docilité de ses nouveaux partenaires, le chef