Cafouillage au sommet de l'Etat ? «Il n'y a pas du tout de cafouillage», a hier assuré le ministre du Budget, Eric Woerth. Une déclaration courageuse pour qui vient d'être désavoué par le président de la République sur un dispositif pourtant de son ressort : la déduction promise des intérêts des emprunts immobiliers contractés pour l'achat d'une résidence principale. Avant-hier, Nicolas Sarkozy a en effet créé la surprise en confirmant que cette promesse de campagne serait non seulement tenue, mais qu'elle s'appliquerait à tous les prêts «à partir du jour où la loi sera votée» et concernerait «tous les emprunts en cours». De quoi épicer sérieusement la facture. Woerth qui le 24 mai, dans les Echos, avait limité le champ de la promesse aux crédits contractés après le 6 mai, date d'élection de Sarkozy, a dû manger son chapeau en silence. Ses collègues ont reçu le message cinq sur cinq. «Bien sûr, c'est le Président» qui gouverne, a dit Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville. «Nous avons chacun notre place.» Prière d'y rester.
Dans les rangs de la majorité, personne ne moufte. Si les partisans d'une plus grande rigueur dans la gestion des deniers publics admettent qu'ils «n'en pensent pas moins», c'est sous couvert d'anonymat. La semaine dernière déjà, les mêmes avaient frémi en apprenant l'intention d'Eric Woeth de marquer «une pause dans la baisse des déficits». Les largesses fiscales de Sarkozy à l'endroit