Bordeaux de notre correspondante
Les Bordelais connaissent la musique. C'est la deuxième fois qu'on leur fait le coup. Et le principe est toujours aussi simple : Hugues Martin garde la place pendant qu'Alain Juppé est occupé ailleurs, et puis, dès que le vent tourne, le chef récupère son mandat pendant que l'adjoint se console en exhibant son «sens de l'honneur». Là, même schéma. Pour les législatives, où il brigue la 2e circonscription de Gironde (Bordeaux centre), Juppé se présente comme candidat avec Martin en suppléant. Mais s'il est élu, le maire de Bordeaux sera bien évidemment reconduit dans ses fonctions de «superministre» de l'Ecologie. Martin pourra donc siéger sur les bancs de l'Assemblée nationale et garder le fauteuil au chaud. Et si rien ne va plus pour son mentor, il n'aura plus qu'à démissionner pour laisser Juppé tenter sa chance dans une partielle...
«Le meilleur». Il est «fier», Hugues Martin. Il le répète à longueur de réunions publiques : «Fier d'avoir porté le flambeau que tu m'avais confié à la mairie, Alain.» Fier d'avoir respecté «le contrat que nous avions passé». Puis surtout, il est toujours «heureux d'être aux côtés d'Alain».
Dans sa première version, «le contrat» débutait au lendemain de la condamnation d'Alain Juppé à un an d'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs du RPR, et se terminait avec elle. Fin 2004, «le meilleur d'entre nous», selon l'expression de Jacques Chirac, démission