Bordeaux de notre correspondante
Elle aime bien souligner qu'elle a partagé les mêmes bancs que Ségolène Royal. A la faculté de Nancy, en économie. Même promotion. Ça s'arrête là. «On ne s'est pas côtoyées. Elle préparait déjà l'ENA, moi j'allais me marier et je partais pour deux ans en Afghanistan.» Véronique Fayet est candidate du Modem dans la 1re circonscription de la Gironde (Bordeaux-Nord), bastion de la droite, où elle joue les poils à gratter face à l'UMP.
Mère de quatre enfants, catholique pratiquante sans en faire étalage, elle se qualifie de «bosseuse» et de «sincère». Entrée en politique par les hasards d'un long parcours de militante associative, auprès des Chiffonniers d'Emmaüs, puis d'ATD Quart Monde, elle est recrutée par Jacques Chaban-Delmas, l'ex-maire de la ville, en 1989. Mais c'est Alain Juppé qui lui fait confiance, et lui demande en 1995 de devenir son adjointe aux questions sociales, ce qu'elle est restée. L'estime est réciproque, «même si nous sommes très pudiques tous les deux», tempère-t-elle. C'est donc après mûre réflexion qu'elle a décidé de se présenter dans la 1re circonscription : «Dans l'équipe municipale, beaucoup le vivent comme une trahison.» Elle s'y attendait, et elle avait pris ses précautions, dévoilant ses intentions à Alain Juppé avant même son retour du Québec, «pour qu'il ait le choix de me reprendre ou pas sur sa liste aux municipales». Unique commentaire du maire de Bordeaux : la démarche