Marseille de notre correspondant
Ce matin, à la cité La Barasse, il y a un Masse en campagne. Forcément : c'est comme ça depuis 1952, pour la députation et les années 30, pour d'autres mandats électifs, avec Marius, l'arrière-grand-père. Il y a eu Jean Masse, le grand-père, député de 1952 à 1978 (avec une interruption en 1958). «Jean ne montait jamais à Paris, raconte un familier. Il disait : "C'est pas à Paris que je vais faire des voix, c'est ici."» Après Jean, son fils Marius, de 1981 à 2002. Et maintenant, Christophe (PS), 43 ans, fils de Marius, député depuis cinq ans. «Il est pas beau, notre candidat ?» lâchent en tractant Georges et Albert, qui militent pour la famille depuis quarante ans. Avec quelques soucis cette année. Car la saga Masse est en danger : Nicolas Sarkozy a fait 59 % à la présidentielle dans cette 8e circonscription de Marseille. La gauche comptait plus de 10 700 voix de retard. Sacré écart à rattraper. «Un beau challenge... dont on se serait bien passés !» glisse le conseiller général (PS), Jean Bonat.
Chute du FN. Handicap supplémentaire, rien n'indique que le FN Stéphane Durbec puisse se maintenir au deuxième tour, comme en 2002. Le Front est tombé de 25 à 15 %, siphonné par Sarkozy. «Cette fois, il n'y aura pas de triangulaire qui pourrait permettre au PS de se faufiler. La gauche bien pensante doit le regretter», ricane Claude Bertrand, directeur de cabinet du maire UMP, Jean-Claude Gaudin. Christophe Masse se