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Libération

Aurélie Filippetti atterrit au pays des aciéries

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publié le 4 juin 2007 à 8h08

Il fait froid ; au loin, de gros nuages s'amoncellent. Quand elle penche la tête vers les voitures qui sortent de l'usine Mittal-Arcelor dans la banlieue d'Amnéville (Moselle), Aurélie Filippetti dit d'une voix joyeuse : «Bonjour, je suis la candidate socialiste aux législatives.» Elle tend aux salariés, des hommes plutôt jeunes à la mine fatiguée, un petit flyer avec son portrait plein cadre. Presque tout le monde le prend. «Surtout, n'oubliez pas d'aller voter dimanche 10», ajoute la candidate. Quatre fois sur cinq, pas de chance, le conducteur dit en partant : «Ben, je peux pas voter pour vous, je suis pas d'ici...» Erreur de débutante. La conseillère de Ségolène Royal, ancienne responsable des Verts passée au PS, se présente pour la première fois à une élection législative.

Biscornue. Elle a choisi une circonscription ­ la 8e de Moselle ­ qui avait élu un député de gauche en 2002, mais celui-ci a décidé de ne pas se représenter pour «raisons personnelles». Une circonscription biscornue à cause d'un découpage réalisé par Charles Pasqua en 1986. La 8e allie une partie de bastions ouvriers et industriels de la vallée de la Moselle avec Amnéville, Rombas, Guénange, où se trouvent encore des aciéries. Et où l'on vote à gauche «sans discuter». Vers l'est, au-delà de la Moselle, c'est une tout autre géographie, politique aussi. Deux cantons très ruraux, où poussent des lotissements champignons pour les travai