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Libération

Les cadeaux de Sarkozy inquiètent Bruxelles

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Borloo a été rappelé à l'ordre par ses pairs sur le respect du pacte de stabilité.
publié le 5 juin 2007 à 8h09

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Le «choc fiscal» promis par Nicolas Sarkozy commence à inquiéter sérieusement ses douze partenaires de la zone euro. Les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy ­ bouclier fiscal, suppression des droits de succession, réduction de l'impôt sur les sociétés, déduction des intérêts d'emprunt immobilier, exonérations de charges sociales, etc. ­ devraient, en effet, coûter 20 milliards d'euros au budget de l'Etat. Ce qui imposera une pause dans la réduction d'un déficit public déjà important, en violation de ses obligations européennes.

Désinvolture. Les grands argentiers l'ont dit sans ménagement à Jean-Louis Borloo, le nouveau ministre des Finances, qui a participé pour la première fois, hier soir à Luxembourg, à une réunion de l'Eurogroupe. Jean-Claude Juncker, le Premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe, a rappelé que l'actuelle période de croissance devait servir à réduire les déficits : «La France doit pleinement se conformer au pacte de croissance et de stabilité, toutes ses bonnes ou ses mauvaises idées doivent entrer dans les règles du pacte.»

La dureté de ce rappel est à la mesure de la désinvolture montrée par le chef de l'Etat à l'égard des engagements européens de la France. Le 23 mai, il demandait, lors d'un déplacement à Bruxelles, «à être jugé à la fin de [son] quinquennat sur l'endettement et sur les déficits», soit en 2012. Le problème est que la France s'est engagée, en janvier, dans un «