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Libération

Ségolène Royal déploie ses parachutés

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Dans les Deux-Sèvres, Delphine Batho brigue difficilement la succession de l'ex-candidate socialiste à la présidentielle.
publié le 5 juin 2007 à 8h09

Melle (Deux-Sèvres) envoyé spécial

La dame ouvre des yeux ronds : «Ah, c'est vous La remplaçante.» Oui c'est elle, Delphine Batho, 34 ans, candidate à la succession de Ségolène Royal dans la 2e circonscription des Deux-Sèvres. Ce mardi matin «la nouvelle» tracte sur le marché de Lezay. Un peu fébrile dans son imper orange et ses bottes de cuir noir au milieu de retraités en tricots pourtant placides. «Bonjour, c'est moi», dit-elle à la fromagère en lui fourguant sa profession de foi. Où on la voit en photo aux côtés de l'ex-candidate socialiste à la présidentielle déclarant : «Je fais toute confiance à Delphine pour reprendre le flambeau.» Un échec de «Delphine la dauphine» dans une circonscription où Royal a totalisé 58 % le 6 mai serait un coup porté à la présidente de la région Poitou-Charentes. Pour sauver ce fief royaliste de la vague bleue qui s'annonce, Batho joue à fond la carte du mimétisme avec son modèle. «Je revendique totalement la fidélité à son travail. Il n'y a pas une commune où l'on ne me dit : tel machin, tel foyer, tel spectacle, c'est grâce à Ségolène.»

Visage inconnu. Dans ce coin rural, entre marais poitevin, bocage et petits bourgs, certains la surnomment «Delphine Royal» ou «Ségolène Batho». Mais à douze jours du scrutin, malgré les «1 654 affiches» collées, beaucoup ne connaissent pas son visage. Un ovale à la blondeur préraphaélite lissée en chignon, animé d'un regard bleu scrutateur et d'un sourire sec, ou