Menu
Libération

A Lille, Cacheux espère remettre le PS dans le jeu

Article réservé aux abonnés
Dans une circonscription longtemps à droite, le socialiste veut contredire les mauvais pronostics pour son parti, alors que le département a voté Sarkozy.
publié le 7 juin 2007 à 8h10

Lille de notre correcpondante

Alain Cacheux regarde le local à poubelles en bas de la résidence du Pont-Neuf, un des rares quartiers populaires du Vieux-Lille. «Vous avez raison, c'est dégueulasse.» Le candidat est venu sonner aux portes. On le reçoit pour ce qu'il est aussi : le président de l'office HLM qui gère l'immeuble. Le locataire s'excuse. «C'est une constatation, hein, pas une engueulade.»

Le 6 mai, à 326 voix près, la 3e circonscription du Nord a choisi Ségolène Royal. Une surprise. Car longtemps les mauvaises langues ont eu coutume de dire que même un âne pouvait l'emporter ici, du moment qu'il était à droite. Ce qui n'était pas gentil pour Claude Dhinnin, géant à l'allure bonhomme, député pendant plus de vingt ans et toujours maire de La Madeleine, une banlieue plutôt aisée de Lille.

Sonnette. Mais c'était à cause du découpage : les quartiers populaires de Lille-Fives et de Mons-en-Baroeul ne compensaient pas le vote bourgeois de Lille et de La Madeleine. Alors, le Parti socialiste n'y envoyait que les braves. Prêts à partir au front et à se ramasser. Mais il y a eu une exception, en 1981. Cinq ans plus tard, Pasqua décide donc de redécouper plus fin, un peu plus de cadres sup ici, un peu moins d'ouvriers là, pour être sûr d'éviter une nouvelle surprise. En 1997, la fédé socialiste du Nord, toujours aimable, propose l'imprenable 3e à Martine Aubry, qui débarquait à Lille, mais la protégée de Pierre Mauroy lui préfère la 5e, qui n'a aucun quartier à