Le parquet de Paris vient d'ouvrir une enquête préliminaire pour trafic d'influence visant Christian Poncelet, président (UMP) du Sénat. A l'origine de la procédure, une série d'écoutes téléphoniques sur la ligne de Jean-Claude Bertoldi intermédiaire du BTP, démarcheur au profit de la Sogea (filiale de Vivendi puis de Vinci) , dont le contenu a été révélé hier par le Canard enchaîné. Certaines paroles laissent songeur. A propos de la construction d'un siège de la gendarmerie à Issy-les-Moulineaux(Hauts-de-Seine), Poncelet, de retour d'une réunion avec un conseiller de MAM au ministère de la Défense, affirme : «Sur vos affaires, motus, hein ! Sinon, c'est la rupture totale.» Interrogé par un juge d'instruction de Créteil, Bertoldi, poursuivi pour plusieurs affaires d'ingérence sur des marchés publics, affirme, à propos d'un chantier dans les Vosges (bastion électoral du président du Sénat) : «Dans le cas où, grâce à l'influence de M. Poncelet, Sogea obtient le marché, ma commission est de 80 000 euros, dont 8 000 euros pour M. Poncelet.» L'intéressé dément tout intéressement personnel, affirmant s'être contenté de soutenir une entreprise méritante. Une enquête préliminaire ne vaut pas accusation, Bertoldi devant être réentendu avant que Poncelet ne soit convoqué. Au printemps 2006, une autre procédure avait été ouverte par le parquet pour recel d'abus de biens sociaux, visant également le président du Sénat : elle concernait sa proche collaboratr
Enquête sur les marchés de Poncelet
Article réservé aux abonnés
par Renaud Lecadre
publié le 7 juin 2007 à 8h10
Dans la même rubrique