François Hollande et François Bayrou ont fait feu, jeudi matin, sur les mesures fiscales annoncées par le Premier ministre François Fillon et transmises mercredi au conseil d’Etat. Dans le collimateur du PS et du MoDem: l’exonération de charges sociales des heures supplémentaires, la déduction des intérêts d’emprunt immobilier et le bouclier fiscal à 50%.
François Bayrou a concentré sa charge sur le coût de ce dispositif, qui risque d'«aggraver le déficit public». «On donne des avantages fiscaux, on distribue de l'argent mais tout le monde sait bien que tout cet argent, nous n'en avons pas le premier euro», a-t-il estimé sur France Info, ajoutant que ces mesures n'étaient «pas financées». Avec, en filigrane, l'idée que le gouvernement réserve ses ristournes aux plus favorisés. Selon l'ex-candidat centriste à la présidentielle, le paquet fiscal de François Fillon, qui doit être voté cet été en session extraordinaire, va impliquer «un report sur d'autres catégories sociales de prélèvements fiscaux».
Sur la même ligne, François Hollande a assuré que le gouvernement allait «augmenter de deux à trois points les taux de TVA» pour financer son paquet fiscal. Le premier secrétaire du parti socialiste a jugé le dispositif de détaxation des heures supplémentaires «défavorable pour l'embauche et même paradoxalement pour le pouvoir d'achat». «Même en cas de reprise de la croissance, l'emploi des personnes en attente sera découragé,