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Analyse

Les socialistes pédalent dans la division

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A Rennes, une parachutée officielle affronte un dissident local.
publié le 8 juin 2007 à 8h11

Rennes de notre correspondant

Non content de se préparer à des lendemains difficiles au plan national, le Parti socialiste s'ingénie à se compliquer la tâche sur le terrain. Comme s'il tendait des verges pour se faire battre. C'est l'impression que donne, en tout cas, la présence de deux candidats socialistes, l'un officiel, l'autre en dissidence, à Rennes- Montfort, la 3e circonscription d'Ille-et-Vilaine, détenue par l'UMP Philippe Rouault. Bien que prenable ­ Ségolène Royal y a réuni 56 % des suffrages au second tour de la présidentielle ­, elle est devenue désormais très incertaine pour le PS.

Parité oblige, ce territoire, qui s'étend de la place de la mairie de Rennes à Saint-Méen-le-Grand, patrie de Louison Bobet, avait été réservé, début 2006, à une femme par les instances départementales et nationales du PS. C'était compter sans la fronde qui allait s'organiser pour défendre Marcel Rogemont, 58 ans, candidat de longue date dans cette circonscription et vieux compagnon de route du maire de Rennes, Edmond Hervé. Une pétition de 2 000 signatures a été expédiée au siège du PS à Paris. Et, le jour du vote d'investiture, alors qu'il n'était pas éligible, 77 bulletins sauvages marqués «Marcel Rogemont» ont été glissés dans l'urne contre 27 pour la candidate désignée, Laurence Duffaud, 38 ans. Du coup, le premier secrétaire de la fédération socialiste d'Ille-et-Vilaine, Frédéric Bourcier, a changé son fusil d'épaule et soutenu Marcel Rogemont. Pas question pour celui-là de se