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Libération

«On a une chance de sortir Juppé et on ne va pas la saisir»

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par Laure Espieu
publié le 10 juin 2007 à 7h00

Plus de monde au marché que dans les bureaux de vote, dimanche matin à Bordeaux. La rocade est saturée en direction des plages. Mais la ville s'étire dans le calme, degrés d'excitation minimum.Attablés sous les halles pour un petit-déjeuner tardif, David et Carine jurent mollement d'aller voter «après le café». A côté, un autre couple grignote des crevettes: lui sort de l'isoloir, elle pense s'y rendre dans l'après-midi. Sous le grand arbre de l'école des Menuts, le président de l'un des bureaux cherche des bénévoles pour le dépouillement, et grimace: «C'est pas la même ambiance que pour la présidentielle». Le taux de participation est pourtant en progression, il atteignait 25,61% à midi pour la Gironde. Contre 20,02% à la même heure en 2002.

«J'espère que les gens vont venir, répète un jeune homme au longues dreads blondes. Ce qui m'énerve, c'est qu'on a une chance de sortir Juppé, et qu'on ne va pas la saisir». Une dame renchérit: «Moi j'ai peur qu'il passe carrément dès le premier tour». «Nooon», souffle le garçon.

Venu voter en vélo, vers midi et demi, dans un autre bureau, l'intéressé s'est en tout cas refusé à tout commentaire, précisant simplement: «J'attends avec confiance, mais je suis très prudent». Quelques minutes auparavant, le candidat Vert, Pierre Hurmic, sortant de la même école, jugeait, lui, «un brin déprimant le taux de participation». «C'est plutôt favorable à la droite. La messe est un peu dite. La victoire a été tellement annoncée q