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Libération
TRIBUNE

Décrispons la gauche

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Pour un Parti socialiste qui prône un progrès social en commençant par se défaire du dogmatisme économique.
par Michel Rocard et Michel PEZET, vice-président du conseil général des Bouches-du-Rhône.
publié le 14 juin 2007 à 8h18

La social-démocratie intègre dans sa pratique historique deux idées qui ont été placées par le vLa social-démocratie intègre dans sa pratique historique deux idées qui ont été placées par le vote des Français au cœur des enjeux de modernisation de la gauche et de ses futures stratégies de reconquête du pouvoir. D’une part la reconnaissance du caractère incontournable du marché pour obtenir les résultats économiques qui permettent d’engager une action sociale efficace. Et d’autre part l’ouverture politique que cette évolution rend possible, vers les citoyens qui souhaitent le progrès social mais qui rejettent le dogme de l’économie dirigiste pour y parvenir. L’importante adhésion reçue par le projet du candidat de l’UDF au premier tour de l’élection présidentielle a révélé l’existence d’un électorat massivement orienté dans une telle logique. Elle offre l’opportunité pour une gauche décomplexée de rechercher ses futures alliances dans ce nouvel espace politique. Les premiers tirs de barrage organisés depuis la gauche du Parti socialiste contre la social-démocratie ont d’abord ceci de pathétique qu’ils tentent de la faire apparaître comme une réponse politique complaisante à la mystification que constitue l’idée d’une droitisation de l’électorat français. Si les échecs successifs de la gauche sont la manifestation d’une forme de rejet, ce n’est pas parce que les Français sont plus de droite, mais parce que la gauche n’a pas su porter un espoir suffisamment crédible à leurs yeu