Strasbourg de notre correspondant
Fin d'après-midi dans l'arrière-salle d'un café strasbourgeois. Quinze personnes autour des tables, militants ou sympathisants socialistes. Entre leurs mains, les tracts du député sortant de la première circonscription du Bas-Rhin, Armand Jung (PS). Celui-ci grimpe sur une chaise «pour que la voix porte mieux» : «On enchaîne les réunions comme ça depuis ce matin, la voix en prend un coup !» il porte un costume tirant vers le bleu sombre, cette couleur qu'il ne veut pourtant pas voir recouvrir toute l'Alsace. Comme en 2002, Armand Jung est le seul socialiste susceptible d'être élu député en Alsace, où onze circonscriptions sont tombées aux mains de l'UMP dès le premier tour des législatives tandis que la victoire de quatre des candidats de la majorité présidentielle en ballottage ne fait aucun doute.
Béni-oui-oui. Au PS, l'heure est à la mobilisation générale. «Il reste une chance pour que la gauche sauve l'honneur et garde cette circonscription. L'affaire est jouable, on peut l'emporter malgré la vague bleue, lance le candidat pour motiver les troupes. Il y en a assez que l'on nous prenne pour des béni-oui-oui bons à manger de la choucroute et à boire du vin blanc. Les Alsaciens sont des rebelles ! On peut gagner, on doit gagner !» Dimanche, Armand Jung, 56 ans, a réuni 32,96 % des suffrages, soit 9 718 voix. C'est 2 500 de moins que Ségolène Royal au premier tour de la présidentielle, avec un taux d'abstention de