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Libération

A Roubaix, des électeurs désabusés

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Fanny Bullaert, candidate socialiste, cherche à convaincre une population résignée.
publié le 15 juin 2007 à 8h20

Roubaix (Nord) envoyée spéciale

M ardi matin, à Roubaix, quartier Moulin-Potennerie. Cheveux en arrière, Fanny Bullaert, candidate socialiste dans la 7e circonscription du Nord, sonne aux portes. «Vous avez voté dimanche ?» Elle va chercher dans les petites maisons de brique ceux qui ont voté au second tour de la présidentielle, mais pas dimanche dernier. Ségolène Royal a atteint jusqu'à 69 %, avec une participation autour de 70 %. Dimanche, 40 % seulement des gens ont voté. Dans les quatre bureaux de vote de ce quartier, la candidate a obtenu entre 36 et 39 % des voix.

Assommés. Elle sonne, serre la main vite, parle vite, regarde dans les yeux : «Il faut une mobilisation, ici on peut gagner.» Virginie, 32 ans : «C'est pas une voix qui va changer quelque chose.» Fanny Bullaert : «Vous êtes une citoyenne.» Elle s'éloigne, Virginie ajoute : «Je ne sais même pas à quoi ça sert, c'est pour le maire ?» Mohamed, la cinquantaine, soutient la candidate, salue les plus vieux en arabe, parfois traduit. «Sarko est passé, ils pensent que ça sert plus à rien de voter.» Adelina, 46 ans, ouvrière en confection : «Les gens, quand ils votent, ils ont l'impression de jamais être écoutés. Alors ils y retournent pas.» Fanny Bullaert argumente : «Les gens ont voté Ségolène Royal, et puis le résultat du dimanche soir les a assommés. On explique que le vote sert à quelque chose, le député vote les lois, les motions de censure.» Adelina la coup