Au-delà de la conjoncture spécifique de la dernière campagne législative, les résultats de celle-là montrent une poursuite de la translation géographique de la gauche commencée il y a vingt-cinq ans. Au premier coup d'oeil sur la carte ci-contre, on peut avoir l'impression d'une certaine stabilité. Les anciennes régions d'industrie lourde du Nord et de l'Est, les vieilles terres républicaines du nord et de l'ouest du Massif central et de la Gascogne apportent toujours leurs voix à la gauche et répondent même davantage présentes qu'à la récente élection présidentielle. Elles sont rejointes par une Bretagne Loire-Atlantique comprise encore disputée, mais où la majorité des circonscriptions a basculé à gauche. Inversement, le Midi s'ancre davantage à droite, l'essai de Nicolas Sarkozy étant transformé : une part importante de l'électorat du Front national a été récupérée. Ainsi, un continuum de droite apparaît de l'Ouest intérieur à l'Alsace, en passant par un Bassin parisien plus nettement orienté vers l'UMP que précédemment, grâce au report des voix de l'extrême droite.
Décalage. Au-delà de ces nouvelles réalités régionales, le phénomène le plus remarquable, cependant, c'est la confirmation d'un processus commencé en 1986 et qui s'était clairement manifesté aux deux tours de la présidentielle. Les grandes villes poursuivent leur «décalage» par rapport à leurs périphéries péri ou hypo-urbaines. Le PS a progressé dans presque tous les centres des grandes villes, notamment à