Les temps changent... sauf au Parti communiste. Après la déroute de la présidentielle (1,93 % des voix pour Marie-George Buffet), suivie d'un petit sursaut aux législatives (4,29 % des suffrages), Marie-George Buffet a exhorté vendredi ses amis à se livrer à un débat «sans tabou ni a priori». Sans tabou : l'expression a déjà été utilisée en... 1984 par Pierre Juquin, en voie de dissidence au sein du PCF, après un énième échec électoral. Un mot qui lui avait valu une raillerie de Georges Marchais, alors omnipotent secrétaire national du parti : «Le camarade Tabou n'est pas content parce qu'on ne veut pas discuter avec lui !» (1)
Inventaire. Dans son rapport devant le conseil national (le «parlement») du parti, Marie-George Buffet a posé d'innombrables questions, sur la stratégie, les alliances électorales, et même sur la forme que pourrait prendre le PCF. Histoire de faire «un inventaire général».«Tout doit être examiné, réexaminé», a-t-elle lancé. «Plusieurs idées sont émises, comme celle de décider de la création d'un nouveau parti, de le dépasser pour en fonder un avec d'autres, à l'exemple de Die Linke [«la gauche», en Allemagne, ndlr], d'affirmer l'existence du PCF comme un préalable à tout débat sur cette question», a-t-elle exposé, sans, bien entendu, trancher. Comme pour «la question» du changement de nom du PCF, qui «est ouverte». Mais elle a noté que le mot «communiste», qui renvoie à «l'échec du "socialisme