L'avant-projet de loi «portant organisation de la nouvelle université» est contesté par le monde universitaire, autour de cinq grandes questions, et suscite une inquiétude sur le sort de la recherche en général.
Les pouvoirs accrus des présidents d'université
Ils deviennent de vrais exécutifs. Elus par un conseil d'administration réduit, ils ont un mandat de quatre ans renouvelable une fois. Ils seront élus par 13 personnes contre 140 auparavant tous les conseils réunis. Les syndicalistes protestent, qui voient là l'émergence de «superprésidents», pouvant décider de l'attribution de primes au personnel, de l'embauche de CDD, ou même de la création de fondations sans vrais contre-pouvoirs.
Auparavant, les présidents se plaignaient de la lourdeur administrative qui les empêchait de réagir vite et efficacement. Ils réclamaient une autonomie et se plaignaient de gérer la misère. L'Etat payait les enseignants et allouait des fonds «fléchés» : certains allaient au fonctionnement, d'autres à l'investissement. Les présidents avaient un pouvoir limité dans la nomination des enseignants : un profil de poste était défini et, après une longue procédure bureaucratique, un enseignant chercheur était nommé. Les présidents ne pouvaient pas se représenter.
La composition du conseil d'administration
C'est l'autre grand abcès de fixation. Selon l'article 8 du projet de loi, le CA réduit comptera 20 membres, dont 7 personnalités extérieures et 3 étudiants. Autant dire que la voix de ces derniers ne sera guère entendue. Les personnalités extérieures représentants de la ville