Lille de notre correspondante
Martine Aubry serait-elle enfin lilloise ? La gauche a fait d'excellents scores à la présidentielle (56 %) et aux législatives (60 %) à Lille. La maire, longtemps mal aimée, perçue comme parachutée et cassante, trouve en face d'elle de moins en moins de râleurs. Elle vient d'annoncer l'arrivée de 300 emplois industriels dans deux ans avec une usine de construction de vélos Décathlon, ce qui lui vaut les félicitations du centriste lillois Jacques Richir, qui parle de «prouesse». L'UMP Christian Decocq a trouvé le débat municipal «extraordinaire de qualité et d'intelligence». La dauphine de Pierre Mauroy, qui en 2001 avait gagné ric-rac à 49,6 % dans une triangulaire avec le Front national, espère aujourd'hui regagner avec une majorité franche.
En attendant, la droite cafouille. Son chef Christian Decocq a perdu contre toute attente les législatives face à un socialiste, et renonce à être candidat à la mairie selon la règle qu'il avait lui même édictée. Qui pour le remplacer ? Avant la décision, ce soir, des instances départementales de l'UMP, il a lancé Sébastien Huyghe, le jeune député qui avait battu Martine Aubry en 2002 sur la 5e circonscription de Seclin. En arguant que la nature avait horreur du vide. Le vide pourrait être comblé par Marc-Philippe Daubresse, ancien ministre, député et maire UMP de Lambersart, qui brigue aussi la communauté urbaine susceptible de basculer à droite après Mauroy , ou la centriste Valérie Létar