Dispersées dans l'hémicycle au hasard de l'ordre alphabétique, elles font tache de couleur. Le rose de leur veste, le fuchsia de leur chemisier, le bleu ou le blanc de leur tailleur éclairent les costumes sombres de leurs collègues masculins. Hier, pour l'ouverture de la 13e législature, les femmes étaient enfin voyantes sur les bancs du Palais-Bourbon. Elles n'occupent encore que 105 des 577 places de velours cramoisi, mais jamais auparavant elles n'avaient été si nombreuses.
L'Assemblée nationale ne les a longtemps tolérées que sous les traits de déesses de marbre ou de Marianne de plâtre. La gauche plus que la droite, le PS plus que l'UMP leur ont ouvert les portes de la représentation nationale, sans pour autant les considérer mieux que de la piétaille, voire de la chair à canon.
«Honorifique». Hier, l'élection par l'ensemble des députés du président de l'Assemblée nationale, quatrième personnage de l'Etat, en a fourni l'illustration. Vainqueur d'une primaire interne entre hommes, Bernard Accoyer, ancien chef de file du groupe UMP, n'attendait hier que le dépouillement du scrutin officiel pour prendre ses quartiers à l'Hôtel de Lassay. Pour la forme, les socialistes ont néanmoins présenté leur candidat. Lundi, le bureau du groupe PS a désigné volontaire à l'unanimité des présents la députée du Finistère Marylise Lebranchu pour porter ses couleurs. «Quand c'est perdu d'avance, il y a toujours unanimité pour les femmes», ironise Sandrine Hurel (Seine-Maritime). Maryl