Surtout ne pas apparaître comme des donneurs de leçons. Ni délivrer des bons ou des mauvais points. «Je ne veux offenser personne», précise d'emblée un responsable du Labour interrogé sur l'état de la gauche française. Pourtant, vue d'outre-Manche, elle semble bien empêtrée, voire incapable de changer pour réformer le pays. Avec comme argument massue le triple mandat de Tony Blair, comparé aux trois défaites successives du PS à la présidentielle.
«Alliances secondaires». Pour David Lammy, vice-secrétaire d'Etat à la Culture, élu député du Labour à 28 ans, que l'on surnomme parfois «le Tony Blair black», tout tourne autour de la capacité à mener d'indispensables réformes et à se positionner «au centre gauche». «Nous avons eu des batailles très dures au sein du Labour sur le modèle économique et la justice sociale. Je crois qu'en France la gauche doit mener ces batailles. Ségolène Royal a commencé, mais c'est un work in progress». Denis MacShane, ministre de l'Europe de Tony Blair de 2002 à 2005, renchérit : «Le PS vit la crise que nous avons connue dans les années 80 : une traversée du désert.» Ce fin connaisseur de la France ajoute : «Au Labour, on a d'abord prêté attention à la gauche de la gauche (eurosceptique et antiglobalisation) ; on a regardé où était le militantisme, pas où était la société, avant de se recentrer. Je pense que le PS est à ce carrefour-là. Mais il faut quelqu'un pour montrer le chemin.»
Patrick Diamond, ancien conseil