En retrait. Mais, surtout, en hauteur. Dans la complexe géopolitique du Parti socialiste, entre double défaite à digérer, exacerbation de la compétition interne et chantier colossal de la «rénovation», telle est la position que Laurent Fabius s'efforce, jour après jour, de dessiner pour lui-même. Le député de Seine-Maritime vient d'en donner une illustration, avec l'annonce de son prochain départ du bureau national (BN), une des instances de direction du parti. Sur le mode : place aux jeunes. Pour lui succéder, l'ancien Premier ministre avance le nom de Guillaume Bachelay, 32 ans, sa «plume» depuis plusieurs années. Dominique Strauss-Kahn avait déjà fait de même, au surlendemain du second tour des législatives. «Il y a quand même un parallélisme des formes étonnant, commente, sceptique, un socialiste. C'est complètement superficiel : ce n'est pas en laissant sa place au BN qu'on renouvelle les générations. Pourquoi n'ont-ils pas laissé leur place dans leurs circonscriptions ?» Un de ses proches, à l'inverse, vante la portée du symbole : «Le renouvellement, c'est comme l'amour : il n'y a que des preuves. Et plutôt que de faire des dissertations, il en donne une manifestation. Le signe est assez fort, surtout quand on reconduit François Hollande et Jean-Marc Ayrault...»
«En forme». Prendre du recul et le faire savoir. Voilà donc l'actuelle posture de Fabius, qui pourtant l'assure : «Je n'ai pas du tout l'intention de me mettre aux abonnés absents.