Traiter une femme politique de «salope», comme l'a fait Patrick Devedjian à propos de l'élue lyonnaise Anne-Marie Comparini (Modem), c'est mal (Libération du 29 juin). Très vilain même. Et Nicolas Sarkozy, modèle de vertu lorsqu'il parle de ses adversaires politiques ou des gens qu'il n'aime pas, l'a dit vendredi à son ami Patrick Devedjian. Enfin quoi, «ce n'est pas une façon de parler aux femmes, ni à qui que ce soit d'autre», a lancé le chef de l'Etat en déplacement à Lyon. En entendant le président de la République lui faire ainsi la leçon, son vieux compère Devedjian a dû se tenir les côtes pour ne pas hurler de rire. Car depuis trente ans qu'ils font de la politique, ces deux-là ont déversé des tombereaux d'insultes sur tout le personnel politique, les journalistes et tant d'autres encore. Mais ils évitaient de se faire pincer par des micros et des caméras.
Tartufferie. Devant l'Assemblée nationale jeudi, le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian assure ne pas les avoir vus. Depuis, c'est la curée. La grosse caisse médiatique s'est jetée sur «l'affaire», provoquant l'emballement des réactions jusqu'au sommet de l'Etat. Un grand moment de tartufferie dans ce milieu, où l'insulte est, en privé, une pratique courante. «Il n'est pas tolérable que l'on puisse qualifier ainsi une femme, politique ou pas», a estimé la garde des Sceaux, Rachida Dati. Ses collègues Roselyne Bachelot et Nathalie Kosciusko-Morizet ont exprimé leur «con