Ex-porte-parole de Ségolène Royal, député de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg commente les effets de l'ouverture, livre son diagnostic sur la défaite et l'état du PS et ses pistes pour la rénovation de son parti et de la pratique institutionnelle.
Pourquoi le PS a-t-il autant de mal à résister à l'ouverture de Nicolas Sarkozy ?
C'est le symptôme d'un parti qui a excessivement cultivé le goût de l'intérêt plutôt que l'amour des convictions. Mais c'est aussi la preuve de la faiblesse structurelle du pouvoir sarkozien. Organiserait il un mercato généralisé des compétences et des talents s'il était sûr que ses propres forces suffisent à lui assurer le soutien durable de l'opinion publique ?
Le cas de Dominique Strauss-Kahn, soutenu par la présidence pour la direction du FMI, est gênant pour le PS.
C'est un choix personnel. S'il préfère se soustraire à l'effort qu'il nous faudra tous faire pour recréer une offre politique digne de ce nom à gauche, c'est l'expression de sa préférence, qui le prive malheureusement d'action collective et future.
Et Jack Lang ?
Jack Lang aurait dû demander un mandat au groupe socialiste. Dès lors qu'il n'a pas choisi de le faire avec nous, il reprend sa liberté. Et nous conservons la nôtre. Il devrait savoir qu'on ne peut faire une réforme institutionnelle sur un coin de table, avec quelques personnalités débauchées pour la circonstance.
Le parti n'est-il pas plus mal en point que jamais ?
La décomposition d'un système bâti