Le projet de loi a été baptisé Tepa, pour «Travail, emploi, pouvoir 'achat». A en juger par la tournure des débats à l'Assemblée nationale, il aurait mieux valu l'appeler «suppression de l'ISF».
Depuis deux jours, alors que le Tepa doit instaurer la défiscalisation des heures supplémentaires ou créer le revenu de solidarité active (RSA), un seul débat agite les parlementaires de la majorité : l'impôt de solidarité sur la fortune. Avant-hier, un amendement de Gilles Carrez (UMP), le rapporteur général du budget, a fait passer l'abattement sur la résidence principale de 20 à 30 % pour les contribuables assujettis à l'ISF (lire ci-contre).
Remise en cause. Cet amendement a réveillé la gauche. «C'est une remise en cause de l'ISF, mais la droite n'a pas le courage de le dire clairement» , a réagi hier Didier Migaud, le président PS de la commission des finances. Beaucoup à gauche se disent pourtant prêts à discuter d'une remise à plat de l'ISF, «s'il s'agit de le rendre encore plus juste et plus efficace économiquement», comme le dit Didier Migaud.
A droite, peu de députés se pressent pour défendre l'amendement. Hervé Mariton (UMP, Drôme), s'y risque mollement : «Les prix de l'immobilier ont fortement augmenté, c'est une adaptation logique.» D'autres préfèrent évacuer : «L'ISF est un impôt imbécile, confiscatoire, dit un élu UMP. En fait, c'est toute l'architecture de notre fiscalité qu'il faudrait revoir. On ajoute de la complexité de