Sur les traces du Général. Jeudi, à Epinal, le président de la République s’est présenté en héritier du fondateur de la Ve République, démontrant, au passage, devant la mairie, qu’il partageait avec son illustre prédécesseur un goût immodéré pour les bains de foule. En lançant solennellement le chantier de la réforme des institutions devant un millier d’invités à sa «réunion républicaine», Nicolas Sarkozy a insisté sur sa fidélité à l’esprit de la constitution voulue en 1958 par Charles De Gaulle. Pas question, a-t-il souligné, de «tourner la page» sur un texte qui a «sauvé la République».
Pour mieux imposer cette filiation revendiquée, son entourage a souvent souligné, ces derniers jours, une similitude entre les duos De Gaulle – Pompidou et Sarkozy – Fillon. Déjà, pendant la campagne électorale, le candidat de l’UMP avait multiplié les hommages au père de la France libre.
Le 29 septembre 1946, à Epinal, le Général de Gaulle était venu expliquer pourquoi le projet de constitution adopté dans la nuit par l'Assemblée nationale était inacceptable. Ce fut, en quelque sorte, son appel du 18 juin institutionnel, cité hier par Nicolas Sarkozy: «il faut que le chef d'Etat en soit un, il faut que le gouvernement en soit un il faut que le parlement en soit un, ainsi parlait le Général de Gaulle». Comme de Gaulle à la veille de sa longue traversée du désert, Nicolas Sarkozy a longuement dénoncé hier à Epinal le «régime des partis», le «régime d'asse