Paru le 9 octobre 2002
Vous n'aurez pas à le regretter, c'était le titre de son livre, qui devait paraître le 23 octobre chez Calmann-Lévy. C'était aussi ce que Patrick Henry, 23 ans, avait juré à la cour et aux jurés de Troyes qui, en janvier 1977, l'avaient condamné à la prison à perpétuité, lui épargnant la mort. C'était aussi ce que le libéré conditionnel Patrick Henry ne cessait de répéter après sa sortie du centre de détention de Caen le 15 mai 2001... Aujourd'hui, la publication du livre 26 000 exemplaires étaient prévus pour le premier tirage est suspendue. «Je suis troublé, c'est vrai, et nous réfléchissons à ce que nous allons faire, explique l'éditeur Marc Grinsztajn qui le suit depuis presqu'un an. Mais ce qui nous avait amenés à publier ce récit demeure, c'est-à-dire le droit pour chacun à réintégrer la société des hommes et l'envie de tendre la main à cet homme-là, de ne pas le rejeter. Ou alors, il était inutile d'abolir la peine de mort.» Trahison. Lundi, l'éditeur a attendu son auteur toute la journée à l'imprimerie Corlet, près de Caen, pour le «bon à tirer». Il a attendu avec l'imprimeur et employeur de Patrick Henry, qui, aujourd'hui, déclare : «Il nous a tous trahis.» Déjà, en juin dernier, après le petit larcin que celui-ci avait commis chez Leroy Merlin, les gens autour de lui avaient commencé à se dérober. Son employeur faisait la tête, lui qui s'était fait insulter pour avoir employé un homme que certains considéraient encore comme un monstre. «Il