Se taire ? Allons donc, l'exercice est bien au-dessus de ses forces. Une journée sans tintamarre sarkozyste, ça aurait pourtant été jour de fête. Mais le chef de l'Etat, qui avait promis de la boucler en ce 14 Juillet, a craqué. Toute la journée de samedi, on a vu l'homme le plus microphage de France sauter du matin au soir d'une chaîne de télévision à l'autre, faire des coups (arrêter la parade militaire pour aller saluer la foule sur les Champs-Elysée, dire à Cécilia «comme elle est belle», s'inviter sur une étape du Tour demain.), tâter du Polnareff à pleines mains et distiller une série d'informations-confidences au cours d'une garden-party des plus gratinées.
Chiraquiens éradiqués. Tout devait changer à l'Elysée pour cause de «rupture», mais samedi midi, à l'heure où les invités se pressent autour du palais hypersécurisé, le décor est le même : la pelouse est verte et bien tondue, le soleil brille, les filles sont belles, le champagne est frais, et l'orchestre symphonique de la garde républicaine débite des standards. Non, vraiment rien ne change : le sénateur socialiste Michel Charasse se goinfre autant aux buffets qu'il fréquente depuis plus de vingt-cinq ans.
Pourtant, rien n'est pareil. Jean Sarkozy (un des fils) joue au maître de maison. Des militaires des 27 pays de l'Europe sirotent entre eux après avoir attaqué le stand 1664 pression. Les amis du nouveau pouvoir sont là : Arno Klarsfeld, qui s'échine à parler russe à une diplomate lituanienne