Papeete
correspondance
A 76 ans, il joue son va-tout. L'ancien président de Polynésie, Gaston Flosse, un des derniers chiraquiens de l'outre-mer, menacé lui aussi par plusieurs mises en examen, est prêt à tout pour revenir au pouvoir. Quitte à pactiser avec le «diable». Grand défenseur de la présence française en Polynésie depuis ses débuts en politique il y a plus de quarante ans, le sénateur UMP est prêt aujourd'hui à s'allier avec le parti indépendantiste, proche du PS, le Tavini Huiraatira d'Oscar Temaru. Une alliance contre-nature qui n'a que pour objet de lui permettre de reprendre les rênes du pouvoir.
En décembre, après deux ans de gouvernance chaotique, le gouvernement Temaru est renversé par une alliance de partis autonomistes, dominée par la formation flossiste, le Tahoeraa Huiraatira. Gaston Tong Sang est élu président de la Polynésie. Pendant qu'il gagne peu à peu en légitimité, le «vieux lion» ronge son frein. Début juillet, Tong Sang se rend à Paris pour négocier un contrat de projets qui prévoit un financement à parts égales Etat-Polynésie pour la construction de logements sociaux, l'extension de l'université ou l'adduction en eau potable. Pressé de tourner la page chiraco-flossienne, Nicolas Sarkozy lui ouvre les portes de l'Elysée, de Matignon, d'une dizaine de ministères, de l'Assemblée nationale et du Sénat. Et promet de venir signer le contrat de projets en Polynésie fin octobre.
Au même moment à Tahiti, Flosse, flanqué de son gendre, Edouard Fritch,