Rome
de notre correspondant
De l'exhibition de ses implants capillaires à la révélation de son cancer de la prostate, des recommandations de Mamma Rosa, sa mère nonagénaire, aux habitudes de ses deux filles cadettes qui, lorsqu'elles dorment avec lui, le «traitent comme une peluche». Depuis près de quinze ans, Silvio Berlusconi a fait sauter toutes les frontières entre vie privée et activité politique.
Troubadour. Magnat de la télévision avant de se lancer, en 1994, dans la joute électorale, le Cavaliere restera comme l'homme qui a systématisé la politique spectacle en Europe et fait de la pipolisation une règle absolue dans la stratégie d'accession au pouvoir. Lorsque, en 2001, il se représente devant les électeurs, c'est d'ailleurs avec un opuscule hagiographique envoyé à tous ses concitoyens. Photos couleurs sur papier glacé mêlant vie publique et scènes privées, Une histoire italienne précédera les disques de chansons d'amour napolitaines composées et enregistrées avec Mariano Apicella, un ancien troubadour de pizzerias. Des aspects personnels de l'ancien président du Conseil, les Italiens savent désormais tout ou presque : le nombre de ses villas et de ses liftings, son horreur des plats à l'ail et son futur lieu de sépulture, un mausolée privé dans la villa familiale d'Arcore. Hormis les détails de l'origine de sa fortune, seule la taille exacte du Cavaliere («on me présente comme un nain, mais je mesure 1,71 m», prétend-il) semble demeu