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Quand Boutin s'inquiétait de devenir «mémère»

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Un relooking, un livre. La ministre a appris à flirter avec les médias.
publié le 3 août 2007 à 9h02

Elle est la people insoupçonnée. Côté privé, aucun détail follement glamour : ni amis jet-setteurs, ni yacht, ni photos volées d'une quelconque incartade. Mariée depuis quarante ans au même homme, elle s'apprête à partir en vacances au Croisic (Loire-Atlantique), avec enfants et petits-enfants. Dans la famille des politiques pipolisés, Christine Boutin, 63 ans, ferait plutôt figure de contre-emploi, d'anti-starlette, sans strass, ni paillettes. Sauf que la ministre du Logement et de la Ville a voulu rectifier son image de bigote réac, et cultive, l'air de rien, son personnage de dame-patronnesse, toute en paradoxes, au chevet des «plus fragiles». Devenue une tacticienne de la com, elle aime les médias qui, désormais, le lui rendent bien. «Comme c'est satisfaisant d'entendre parler de soi, de voir son image, de se croire quelqu'un d'important», dit-elle. Entre elle et eux, tout avait pourtant mal commencé.

Bible. Le grand public découvre Christine Boutin, en 1998-1999, en croisée solitaire contre l'union des homosexuels, lors de l'examen du projet de loi sur le pacs. La députée des Yvelines est affublée d'une ribambelle de surnoms :la «pasionaria des anti-pacs», «Jeanne d'Arc de la famille», «madone des Yvelines», «pleureuse de la République». Les médias braquent les projecteurs sur ses colères télégéniques : Christine dégaine sa Bible. Taxée par Jospin d'«outrancière et [de] marginale», Christine fond en larmes. Un inconnu offre des fleurs à