C'est une photo qu'elle a voulue. Et négociée âprement. Jacques et Bernadette Chirac sur les pelouses de l'Elysée, en 2002, dans Paris Match. Il a posé une main sur son épaule. Un geste rare. Une victoire, pour Bernadette, qui s'est muée au fil des ans en une véritable femme politique. Et qui plus est populaire (ses Confessions à Patrick de Carolis se sont vendues à 400 000 exemplaires). Quand Chirac est élu président en 1995, elle est d'ailleurs la première first lady à avoir un mandat local.
Née Chodron de Courcel, elle avoue que sa «pente naturelle» était de s'occuper de son mari et de ses enfants. Il ne voulait d'ailleurs pas qu'elle travaille. Les Guignols de Canal + la croquent caressant son sac à main de bourgeoise. Le public la connaît en dame patronnesse, ramasseuse de pièces jaunes (qu'elle porte elle-même à la Banque de France) au profit de sa fondation Hôpitaux de France ou comme marraine de la Maison de Solenn, dédiée au mal-être des adolescents. Catho, elle a été très anti-Pacs, et l'a fait savoir.
Mais elle n'a jamais su ni cuisiner ni tricoter. Et a repris sur le tard une licence d'archéologie, contre l'avis de son époux pour qui elle continue à faire, comme à Sciences-po où ils se sont connus, des fiches de lecture. En 1979, elle est élue pour la première fois conseillère générale de la Corrèze qu'elle sillonne au volant de sa Peugeot rouge. En 1995, elle confie : «Il est la locomotive, je suis le wagon.» Quelques a