Bordeaux de notre correspondante
Ce sera à qui dégainera le dernier. A Bordeaux, les cartes ont été largement rebattues, et Alain Juppé, à droite, comme Alain Rousset, à gauche, rivalisent de prudence quant à une éventuelle candidature aux municipales. Le terrain est mouvant. «On va se regarder en chiens de faïence longtemps», prédit le député européen (PS) Gilles Savary.
«Désir». Après la victoire de la socialiste Michèle Delaunay face à Alain Juppé aux législatives et l'excellent score de Ségolène Royal à la présidentielle - où elle est arrivée en tête aux deux tours -, le PS bordelais voit enfin l'opportunité d'une percée à la mairie et se cherche un leader. Pressé par les siens, Alain Rousset multiplie pourtant les signes contradictoires. Frappé par le cumul des mandats après son élection dans la 7e circonscription, il a préféré démissionner de la présidence de la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) pour conserver son siège à la tête de la région Aquitaine. Ce qui ne l'empêche pas de confier aux journalistes son «désir» de conquérir le palais Rohan. «C'est un peu un tête-à-queue, reconnaît Gilles Savary. Il est évident que s'il avait privilégié la CUB, cela aurait été un signe fort de sa volonté de rester dans le circuit.» Mais il est vrai aussi que l'assemblée communautaire ne dispose finalement que d'un faible pouvoir politique. Gérée par un consensus historique - instauré sous Jacques Chaban-Delmas, il garantissait la ville à l