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Libération
TRIBUNE

Sortir de l'impasse carcérale

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L'application du numerus clausus éviterait la surpopulation des prisons françaises.
par Michaël FAURE, directeur de Sémaphore (centre de recherches, formations et interventions en sciences sociales).
publié le 14 août 2007 à 9h11

Avec 60 870 personnes détenues pour 50 329 places, la situation est alarmante. Depuis 2000, le livre brûlot du docteur Véronique Vasseur (1) et les deux rapports parlementaires sur la prison, tout a été dit sur les conditions de détention en France, enclave des droits de l'homme, lieu d'exception en la matière s'il en est. En 2006, outre les états généraux de la condition pénitentiaire organisés par l'Observatoire international des prisons (OIP), sous l'égide de Robert Badinter, nombreuses sont les institutions parmi les plus reconnues qui ont sanctionné les atteintes aux droits et à la dignité des personnes détenues.

La Cour des comptes en janvier, le Conseil économique et social dans un avis publié le 22 février stigmatisaient consécutivement les geôles de la République française du XXIe siècle, idem pour l'ex-commissaire européen aux Droits de l'homme, Alvaro Gil-Robles, qui, à propos des conditions de détention, soulignait le 15 février dernier, l'inadéquation entre le «discours de la France, les bonnes volontés qu'elle affiche et sa pratique».

Passer de la velléité à la volonté politique, sur un sujet qui en période électorale prend une place disproportionnée à travers le prisme déformé de l'insécurité, est un exercice que n'ont pas réussi à faire les gouvernements successifs. Ce n'est pourtant pas faute d'être alerté de toute part et d'avoir fait mea culpa. Reste que la prison est aujourd'hui surinvestie et la tendance est forte à lui faire jouer un rôle qu'elle