Ancien ministre de l’Education nationale, proche de Lionel Jospin, Claude Allègre, publie aujourd’hui la Défaite en chantant (1), sur la campagne de Ségolène Royal. Il livre son diagnostic sur l’état du PS et ses appréciations sur ses leaders.
Dans votre livre, vous vous montrez dur pour Royal, mais moins que par le passé. Pourquoi cette évolution ?
Mes positions n'ont pas varié. Je reste très critique sur ses capacités à devenir chef de l'Etat. Mais, contrairement à des tas de socialistes, je ne la prends pas pour une imbécile et je ne la crois pas dénuée de qualités, notamment de volonté. Elle a une gnaque pas possible. C'est quelqu'un de courageux, ce qui ne court pas les rues dans ce parti. Elle affronte les choses. Comme elle a affronté Hollande, sans complexe.
Les lacunes de sa campagne ?
Intellectuelles. Elle ne s'intéresse pas aux dossiers, uniquement à sa promotion. Elle ne cherche qu'à faire des coups en sa faveur. Elle a démarré par une espèce de campagne épouvantable sur les relations internationales. Puis elle a couru derrière Sarkozy. Quant aux propositions économiques et sociales : rien. Au total, elle est apparue comme insuffisante.
N’y a-t-il pas une contradiction à expliquer qu’elle est «affaiblie», mais qu’elle «a les plus grandes chances de manger» les autres dirigeants du PS ?
Elle a été battue, les choses tanguent. Les caciques du PS, après en avoir dit pis que pendre, puis expliqué qu'ell