Le mausolée gaulliste a perdu son gardien. Ancien légionnaire et ex-Premier ministre, le chancelier de l'ordre de la Libération Pierre Messmer est décédé hier à l'hôpital parisien du Val-de-Grâce, au moment où étaient célébrées dans l'église du même hôpital les obsèques d'un autre Premier ministre, Raymond Barre. Nicolas Sarkozy a salué la mémoire du «magnifique combattant qui rallia parmi les premiers le général de Gaulle».
«Légionnaire». A 91 ans, Messmer était au premier rang, devant le monument aux martyrs du bois de Boulogne, lors de l'hommage rendu à Guy Môquet le 16 mai dernier, jour de l'entrée en fonction du nouveau président. Hier soir, François Fillon a dit sa «profonde émotion», évoquant «l'héroïsme» du «légionnaire idéaliste», dans le sillage duquel il voyait souffler «le vent de l'Histoire».
Ministre des Armées du Général de 1960 à 1969 (le plus long séjour à ce poste depuis Louvois, ministre de Louis XIV), Pierre Messmer a supervisé les premières explosions nucléaires françaises. Il fut aussi le «gardien» de Paris pendant les événements de Mai 1968.
Il avait été visé, en 2003, par une plainte pour crime contre l'humanité déposée par des fils de harkis : suite à la parution d'un essai de l'actuel conseiller de Nicolas Sarkozy Georges-Marc Benamou Un mensonge français, les plaignants avaient accusé l'ex-pouvoir gaulliste d'avoir, en 1962, abandonné leurs pères aux bourreaux du FLN. «Ce crime est celui du FLN»,