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Libération
Portrait

Manuel Valls, en ordre de bataille

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Manuel Valls au congrès de Reims, le 15 novembre 2008. (Benoit Tessier / Reuters)
publié le 1er septembre 2007 à 9h27
(mis à jour le 1er septembre 2007 à 9h27)

«Fendre l'armure.» Et si l'expression accolée à Jospin en 1995 s'appliquait aujourd'hui à son ancien conseiller en communication , Manuel Valls. Elle était censée résumer une mue présidentiable d'un austère qui ne se marrait pas souvent. S'applique-t-elle à l'ambition d'un quadra qui se reconnaît volontiers cadenassé derrière une «forme de raideur»? Qui lui fait dire à propos de son ambition désormais avouée qu'être premier secrétaire du PS «est une responsabilité historique, celle de représenter la gauche qui gouverne, qu'il ne faut jamais prendre à la légère».

La raideur est là, dans la démarche, la manière de lever le menton quand il salue, dans les angles du visage, les rictus qu'il refrène, le ton saccadé du discours, la coupe des pantalons, la veste bien pliée sur le siège arrière de la voiture. Ou encore derrière les bras bien croisés sur le ventre pendant qu'il parle, assis dans le canapé de son appartement d'Evry (Essonne), la ville dont il est maire depuis 2001 et qui lui a permis de quitter son statut de conseiller apparatchik, pour endosser celui d'élu disposant d'un fief.

Acquis il y a un an, situé à deux pas de la mairie, «c'est pratique», le logement lui aussi respire l'ordre. Certes, la femme de ménage est passée la veille. Mais ce n'est pas elle qui a parfaitement aligné les trois télécommandes sur le meuble télé. Ni placé le grille-pain comme sur la photo des pages cuisines du catalogue Ikea. Encore moins classé les livres de la bi