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Libération

Le «collaborateur» Fillon entre en résistance

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Le Premier ministre supporte mal l’omniprésence des proches de Sarkozy.
par Liberation.fr
publié le 4 septembre 2007 à 7h00

Trop, c'est trop. Depuis quatre mois, le placide François Fillon a démontré qu'il était capable d'avaler pas mal de couleuvres. Il veut bien rester dans l'ombre, assumer sans broncher son rôle de maître d'œuvre du projet présidentiel. Mais se faire traiter de «collaborateur» comme un vulgaire conseiller de base, ça, c'est trop. «Le Premier ministre est un collaborateur. Le patron, c'est moi», déclarait Nicolas Sarkozy le 21 août dans un entretien au quotidien Sud-Ouest. Réponse, hier matin, de l'intéressé, élu de la Sarthe depuis plus d'un quart de siècle : «C'est un terme que je ne reprendrais pas. Un collaborateur, c'est quelqu'un qui est appointé par un patron, un homme politique c'est quelqu'un qui a des convictions et une légitimité, le suffrage universel.» «Animateur».  Un cadre de l'UMP osait hier ce cruel parallèle entre les parcours de Dominique de Villepin et de François Fillon : «Chirac avait fait d'un collaborateur son Premier ministre, Sarkozy fera-t-il de son Premier ministre un collaborateur ?» Le chef du gouvernement faisait hier matin sa rentrée sur France Inter. Après celle du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, invité dimanche soir au Grand jury de RTL. C'est une manie : début juillet déjà, un autre «collaborateur» du Président, Henri Guaino, avait donné une interview au quotidien La Tribune la veille du discours de politique générale de François Fillon.  «Il y a des réglages à faire